Ekhö, Monde Miroir T1 : New York, par Arleston et Barbucci

S'il y a une jeune fille pulpeuse et un dragon sur la couv', alors ça va !

Quoi de mieux que de parler d'Ekhö quand le volume 3 vient tout juste de sortir chez nos libraires ? J'ai longtemps hésité sur quelle bande-dessinée j'allais faire ma nouvelle chronique. Il y en a tellement dont je voudrais parler en premier ! Au final, apprendre que le tome 3 d'Ekhö sortait le 5 novembre m'a décidée. Pour alléger mes articles, je ferai en sorte de parler d'un seul volume d'une série à la fois et non pas de la série complète, ni des volumes déjà sortis. Cet article va donc traiter du premier volume de la série, intitulé New York. Il va de soi que je parlerai de la suite après, tout comme je parlerai des suites du Chat du Kimono par exemple.

J'ai connu Ekhö en tombant sur le volume 2 dans ma librairie l'année dernière. La couverture a attiré mon regard, et j'ai vu en m'approchant de plus près qu'Alessandro Barbucci avait dessiné cette merveille ! Evidemment, je connaissais Barbucci pour son travail remarquable sur Sky Doll. J'ai été contente de retrouver son dessin sur une BD qui semblait être ancrée dans l'univers heroic fantasy ! Du coup, j'ai acheté les deux volumes sortis à l'époque (alors que normalement j'achète le premier volume seul pour me faire une idée, ne sait-on jamais). J'étais d'ailleurs bien trop ravie sans même les avoir lus ! Le résumé sur la quatrième de couverture ainsi qu'un rapide feuilletage avait suffi.

Fourmille, loin de se douter de ce qui se trame.
Parlons donc de l'intrigue, maintenant. Nous nous trouvons à bord d'un 747 en direction de New York, en compagnie de la jeune Fourmille Gratule. Alors que celle-ci somnole sur son siège, une étrange créature possédant une queue d'écureuil vient lui parler. Elle est la seule à pouvoir le voir et l'entendre, et le petit animal lui apprend que sa tante est décédée et qu'elle lui lègue un héritage. En acceptant cet héritage, elle est propulsée dans le New York d'Ekhö, non sans avoir embarqué avec elle son voisin de siège, Yuri Podrov. Sans repères, ils doivent alors se débrouiller dans un monde qu'ils ne connaissent pas et qui est dirigé par les Preshauns, ces fameux écureuils hybrides. Les choses se corsent quand on découvre alors que Fourmille est habitée par l'esprit de sa défunte tante.


Dans le monde d'Ekhö, l'électricité n'existe pas, et ses habitants emploient les mêmes moyens de transports que nous mais en légèrement différents. En effet, le métro est une sorte de mille-patte géant sur lequel se trouvent les cabines des passagers. Et leurs avions ? Ce sont de grands dragons équipés de nacelles en cuir et en bois ! Tout est différent et pourtant la société semble si proche de la nôtre. Et honnêtement ? C'est génial ! Au-delà de la fantasy de base qui veut nous montrer des dragons et des créatures diverses et variées, Ekhö nous dévoile un monde fantastique moderne ! Avec des transports en commun, des cabarets, des strip-teaseuses et même des sans-abris. Les bons comme les mauvais côtés de notre société se retrouvent dans la bande-dessinée, à la sauce fantasy.

Personnellement, je serais terrorisée si j'avais à monter là-dedans.
Au sujet des personnages, je vais probablement me la jouer trop bon public, mais j'adore Fourmille. Elle a ce caractère de feu qui devrait être insupportable mais qui est touchant chez elle. Elle est pétillante mais ne se laisse pas marcher sur les pieds ! Et comme elle est en âge d'être étudiante, on a cette fougue de la jeune femme à peine adulte. Yuri, plus âgé que Fourmille, ne manque toutefois pas d'intérêt. Il a ce charisme un peu maladroit, veut se la jouer "je sais tout" mais se retrouve souvent dans des situations ennuyeuses. Au final, inclure un personnage plus âgé qui se veut moralisateur mais qui est parfois tout aussi gamin que Fourmille lors de leurs joutes verbales est une très bonne idée. Il y a un autre personnage dont je n'ai pas encore parlé, mais qui se joint à Fourmille et Yuri. Il s'agit de la jeune Yumma, strip-teaseuse noire absolument voluptueuse ! Elle représente pour moi celle qui fait tampon sur les conflits. Lorsque Fourmille et Yuri se disputent, elle aura toujours le mot pour faire rire le lecteur. Et il faut reconnaître qu'elle est absolument cool !

J'en viens donc au côté technique. Déjà, je vais m'extasier sur les couleurs. Toutes ces couleurs chaudes, rehaussées, lumineuses, c'est un vrai régal pour les yeux ! Je suis une grande adoratrice des rehauts de blancs qui sembleraient pour certains exagérés, en particulier sur la bouche de Fourmille. Cela la met en valeur et c'est un détail vraiment chouette ! Ensuite, le rythme des pages ne s'essouffle jamais, et on peut même apercevoir un découpage de case un peu plus particulier de temps en temps pour que l'action ne reste jamais confinée dans un cadre basique. Les cases bougent parfois avec ce qu'elles représentent (et même si c'est occasionnel, ce n'est pas une raison pour ne pas le faire remarquer). Certaines cases sont totalement folles par le point de vue sur le New York d'Ekhö que l'on peut avoir. Les décors sont sublimes et les objets, les machines, bien que similaires aux nôtres, font rêver par leur côté fantastique.

L'illustration de la toute première page est vraiment classe !
Au final, je pense que vous aurez compris que je n'ai nullement regretté mon achat. Quand on lit Ekhö, on a du fantastique, des sentiments (après tout, Fourmille et Yuri restent humains, même entourés de plusieurs espèces de créatures inconnues une fois sur Ekhö), de l'enquête, de l'humour, de l'action, du mystère, de la folie. Et ça bouge, bon sang ! Comment s'ennuyer en lisant une telle bande-dessinée ? Je suis certaine qu'il n'y a même pas besoin d'être un grand fan d'heroic fantasy pour l'apprécier. Si vous ne l'avez pas encore lue, qu'attendez-vous ? 



© Arleston & Barbucci, Soleil, 2013.
Fiche informative :
  • Titre : Ekhö, Monde Miroir T1, New York
  • Scénario : Scotch Arleston
  • Dessin : Alessandro Barbucci
  • Couleur : Nolwenn Lebreton
  • Pages : 47
  • Éditeur : Soleil Productions
  • Prix éditeur : 13,95 euros
  • Année d'édition : 2013
  • ISBN : 978-2-302-02436-6


Les images contenues dans cet article sont issues de l'ouvrage dont il est question ici, à l'exception de la photographie d'introduction qui m'appartient.

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