Wayward T1, par Zub et Cummings
Et si, après avoir changé de planète, nous changions juste de pays ? |
Bien le bonjour !
Il n'est pas si loin, le temps où j'ai parlé d'un comic pas encore édité en France (psst, je parle de WicDiv), et pourtant voilà que je m'attèle à un autre comic en version originale ! Bon, alors, oui, j'ai cédé à une envie fulgurante, à l'aveugle, de lire cette série juste à cause d'une petite poignée de tweets et d'illustrations
sublimes. Oui je me suis empressée de commander les trois recueils
sortis à ce jour en version originale. Et oui, dès que je les ai reçus,
je les ai dévorés en moins d'une après-midi. Ne me lancez pas ce regard accusateur, car je vais rapidement vous faire comprendre mon enthousiasme. Parlons aujourd'hui, si vous le voulez bien, de Wayward.
Rori Lane essaie de commencer une nouvelle vie quand elle retrouve sa mère au Japon. Mais d'anciennes créatures tapies dans les ombres de Tôkyô sentent quelque chose de caché profondément en elle, menaçant tout ce qu'elle a de cher. (Résumé traduit de la quatrième de couverture)
Rori Lane essaie de commencer une nouvelle vie quand elle retrouve sa mère au Japon. Mais d'anciennes créatures tapies dans les ombres de Tôkyô sentent quelque chose de caché profondément en elle, menaçant tout ce qu'elle a de cher. (Résumé traduit de la quatrième de couverture)

Bref, quelle n'a pas été ma surprise de voir que Zack Davisson a écrit la préface du tome 1 de Wayward, en y vantant ses mérites alors qu'il était très suspicieux de lire l'histoire au départ ! Il y précise d'ailleurs que les décors, les écritures en kanji (idéogrammes japonais) et les coutumes sont très bien dépeints et respectés comme il se doit. Je vous avoue que j'ai moi aussi eu une légère appréhension au sujet de la partie "Japon" de Wayward. Davisson reproche à beaucoup d'histoires d'utiliser le Japon comme prétexte, or ce n'est selon lui pas le cas ici. Je suis tout à fait d'accord avec lui sur ce point, et nous allons voir cela ensemble.
Parce que oui, on pourrait se dire que Rori étant irlandaise, l'action pourrait se dérouler en Irlande. Sauf que non, Rori Lane est une jeune fille métisse, née d'un père irlandais et d'une mère japonaise, et est semble-t-il bilingue dans l'histoire. Ses parents étant séparés, elle a vécu une majeure partie de sa vie en Irlande avec son père, mais l'action commence quand elle part vivre avec sa mère, au Japon, avec le lot de changements qui va avec. Ces changements se caractérisent au départ par des soucis d'adaptation, et surtout quand elle entre dans un lycée Tôkyôïte, mais évoluent quand elle découvre qu'elle possède des pouvoirs pour le moins étranges, qui la plongent dans des ennuis avec des yôkai centenaires qui veulent asseoir leur pouvoir sur elle. Au fil de l'intrigue, Rori rencontre d'autres jeunes comme elle, et j'en arrive à un des points forts du comic : le background des personnages qui est aussi intéressant que leur chara-design. Des personnages-clés aux personnages plutôt secondaires, voire très en retrait, Zub et Cummings ont vraiment creusé l'histoire de chacun afin qu'ils soient les plus vrais possible. Je me suis par ailleurs attachée plus facilement à Shirai, Ayane et Ohara qu'à Rori pendant ma lecture des trois premiers recueils !
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Ayane est juste géniale. |
Côté dessin et couleur, nous avons là une coopération de maître entre les artistes-auteurs. Le trait est soigné, très expressif, et les couleurs explosent de nuances sublimes (surtout en ce qui concerne les effets de brillance et de lumière !). On remarque bien l'accent particulier mis sur les décors et les arrière-plans dans les cases, ce qui traduit un réel travail de recherche. On ne constate pas de grosses prises de risque en ce qui concerne la mise en page des cases et des vignettes, mais la composition est suffisamment variée pour ne pas lasser le regard pendant la lecture et renouveler un peu la narration. Cela dit, j'ai tout de même remarqué que les auteurs aimaient utiliser régulièrement des pleines pages ou des doubles pages, pour mon plus grand bonheur !
Comme je le disais plus haut, le fait de parler de yôkai n'est pas un prétexte dans Wayward. Et d'ailleurs, le travail de fond à ce sujet est en bonne partie complété par les recherches de Zack Davisson. Chaque recueil a une sorte de lexique étendu à la fin, comptant quelques pages explicatives sur certains yôkai vus auparavant dans l'histoire, agrémentées de croquis et de faits datés (par exemple, la première apparition d'un yôkai en particulier dans la littérature japonaise). Le fait de voir ces recherches nous permet de prendre conscience qu'en plus de nous aider à mieux comprendre le folklore japonais, elles ont permis aux auteurs d'être plus précis au sein de leur comic (et quoi de mieux pour une étudiante-chercheuse de voir de si belles recherches au service d'une bande-dessinée ?).
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Les illustrations de chapitres sont magnifiques. |
A très bientôt, et n'oubliez pas de lire !
Le blog de Jim Zub : Zub Tales
Fiche informative :
- Titre VO : Wayward T1 - String Theory
- Scénario : Jim Zub
- Dessin :Steve Cummings
- Couleurs : Tamra Bonvillain, Ross A. Campbell, Josh Perez, John Rauch, Jim Zub, Ludwig Olimba
- Pages : 144
- Éditeur : Images Comics
- Prix éditeur : $9,99
- Année d'édition : 2015
- ISBN : 978-1-6321-5173-5
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© Glénat Comics |
- Titre VF : Wayward T1 - Un nouveau départ
- Pages : 160
- Éditeur : Glénat Comics
- Prix éditeur : 14,95€
- Année d'édition : 2017
- ISBN : 978-2-3440-2090-6
Les images contenues dans cet article sont issues de l'ouvrage dont il est question ici, à l'exception de la photographie d'introduction qui m'appartient.
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