Carnet de santé foireuse, par Pozla
Bonjour, vous !
Cela fait un petit moment que je souhaitais parler de ce bijou pour lequel j'avais voté à Angoulême (pour le Prix du Public). Carnet de santé foireuse n'a pas gagné ledit prix, mais a remporté le Prix du Jury, ce que je trouve tout aussi bien compte tenu de la merveilleuse surprise que cet album représente ! A force, je me rends compte que j'apprécie énormément les bandes-dessinées et romans graphiques autobiographiques ou faisant part d'un témoignage, et l'album de Pozla ne déroge pas à la règle.
Pozla nous invite à nous plonger dans le
témoignage brut d'une épreuve de vie, où le dessin, puissant
analgésique, apporte un discours qui dépasse le verbal et où chacun peut
retrouver ou entrevoir l'impact de la maladie sur le corps, la psyché,
la vie. Une BD hybride et très personnelle, traitant de la maladie au quotidien, de ses absurdités et de son humanité, le tout saupoudré d'humour et d'autodérision. (Synopsis issu du site de l'éditeur)
On entre là dans une partie très intime de la vie de Pozla, puisqu'il est question tout au long de l'album de sa maladie, de ses antécédents, de son traitement, de ses hospitalisations, de sa vie de famille, et surtout de... son caca. En effet, Pozla est atteint de la maladie de Crohn, et il le dessine avec un langage graphique bien à lui. Conscient que certains passages peuvent être compliqués à comprendre pour des novices de la médecine (comme moi), Pozla écrit et croque afin de vulgariser les termes compliqués et de ne pas perdre son lecteur.
Il faut savoir que Pozla a dessiné la majorité de sa bande-dessinée dans un carnet pour raconter de façon détaillée tout ce qu'il s'est produit, et certains dessins, certains passages étant symbolisés par un tampon en forme d'organe, sont, selon ses dires, réalisés sur le vif, envahis de traits et de couleurs. Pozla a essentiellement réalisé l'ouvrage en noir et blanc, mais des couleurs viennent parfois s'immiscer timidement dans ses pages, parfois elles éclatent en dégradés multicolores, selon ce que l'auteur veut montrer.
Le traitement du dessin et de la couleur sont d'ailleurs un sacré point fort dans l'ensemble : Pozla a une capacité incroyable à retranscrire la douleur, et on est pris d'une grande empathie pour lui pendant tous les moments où son ventre le torture, pendant tous les moments où l'hôpital ne fait pas ce qu'il faut aussi. La maladie et la douleur, certes, mais aussi les moments de manque, d'amour, de tout ce qui l'aide à tenir pendant ses séjours à l'hôpital. Il n'insiste jamais assez sur le soutien de sa femme Maé et celui (même inconscient) de sa petite fille, Billie, qui vient à peine de naître.
On voyage donc d'un mal de ventre a priori banal selon les médecins à un enfer médical où tout est remis en question, de la pudeur à une perspective de mort, en passant par de nombreux régimes alimentaires et des consultations très régulières chez divers médecins et spécialistes.
A travers cet ouvrage autobiographique, Pozla nous ouvre sa vie et son intimité, nous faisant passer par autant d'états d'âme que ses aventures médicales. On compatit, on est en colère, on est ému, on rit parfois (car Pozla garde toujours un trait d'humour, ce qui nous permet d'ailleurs de ne pas être trop bouleversé), mais en tout cas, on ne peut certainement pas rester indifférent face à Carnet de santé foireuse. Le trait expressif et brut de l'auteur dessert d'ailleurs tous ces sentiments. Cet album est à lire et à relire !
A bientôt !
PS : Mon année universitaire s'étant enfin terminée, je serai plus active au niveau de mes articles. J'ai énormément de lectures dont je dois vous parler, restez dans le coin ! :) (Pour ne rien rater des informations, n'hésitez pas à suivre la page Facebook ou le Twitter de La Nevaehthèque !)
On entre là dans une partie très intime de la vie de Pozla, puisqu'il est question tout au long de l'album de sa maladie, de ses antécédents, de son traitement, de ses hospitalisations, de sa vie de famille, et surtout de... son caca. En effet, Pozla est atteint de la maladie de Crohn, et il le dessine avec un langage graphique bien à lui. Conscient que certains passages peuvent être compliqués à comprendre pour des novices de la médecine (comme moi), Pozla écrit et croque afin de vulgariser les termes compliqués et de ne pas perdre son lecteur.
Il faut savoir que Pozla a dessiné la majorité de sa bande-dessinée dans un carnet pour raconter de façon détaillée tout ce qu'il s'est produit, et certains dessins, certains passages étant symbolisés par un tampon en forme d'organe, sont, selon ses dires, réalisés sur le vif, envahis de traits et de couleurs. Pozla a essentiellement réalisé l'ouvrage en noir et blanc, mais des couleurs viennent parfois s'immiscer timidement dans ses pages, parfois elles éclatent en dégradés multicolores, selon ce que l'auteur veut montrer.
Le traitement du dessin et de la couleur sont d'ailleurs un sacré point fort dans l'ensemble : Pozla a une capacité incroyable à retranscrire la douleur, et on est pris d'une grande empathie pour lui pendant tous les moments où son ventre le torture, pendant tous les moments où l'hôpital ne fait pas ce qu'il faut aussi. La maladie et la douleur, certes, mais aussi les moments de manque, d'amour, de tout ce qui l'aide à tenir pendant ses séjours à l'hôpital. Il n'insiste jamais assez sur le soutien de sa femme Maé et celui (même inconscient) de sa petite fille, Billie, qui vient à peine de naître.
On voyage donc d'un mal de ventre a priori banal selon les médecins à un enfer médical où tout est remis en question, de la pudeur à une perspective de mort, en passant par de nombreux régimes alimentaires et des consultations très régulières chez divers médecins et spécialistes.
A travers cet ouvrage autobiographique, Pozla nous ouvre sa vie et son intimité, nous faisant passer par autant d'états d'âme que ses aventures médicales. On compatit, on est en colère, on est ému, on rit parfois (car Pozla garde toujours un trait d'humour, ce qui nous permet d'ailleurs de ne pas être trop bouleversé), mais en tout cas, on ne peut certainement pas rester indifférent face à Carnet de santé foireuse. Le trait expressif et brut de l'auteur dessert d'ailleurs tous ces sentiments. Cet album est à lire et à relire !
A bientôt !
Oui, cette bête recouverte de sortes d'intestins non identifiés est bien l'auteur. |
PS : Mon année universitaire s'étant enfin terminée, je serai plus active au niveau de mes articles. J'ai énormément de lectures dont je dois vous parler, restez dans le coin ! :) (Pour ne rien rater des informations, n'hésitez pas à suivre la page Facebook ou le Twitter de La Nevaehthèque !)
© Pozla, Editions Delcourt. |
- Titre : Carnet de santé foireuse
- Scénario et dessin : Pozla
- Pages : 368
- Éditeur : Delcourt
- Prix éditeur : 34,95 euros
- Année d'édition : 2015
- ISBN : 978-2-756-06639-4
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