La Princesse des Glaces, par Léonie Bischoff

Avant que l'hiver nous quitte, parlons de glace !

Bonjour, vous !

Dans cet article, je m'attaque de nouveau à un album dessiné par l'incroyable Léonie Bischoff. Au départ, je n'avais pas prévu de parler de cette bande-dessinée après L'Arabe du Futur, mais comme je l'ai relue il y a peu et qu'elle m'a encore fait cette impression indescriptible, je ne pouvais la faire attendre plus longtemps.

La Princesse des Glaces est une adaptation en bande-dessinée du roman de Camilla Läckberg. Oui, celui-là (que je n'ai pas lu, à mon grand regret) ! Comme je n'ai pas lu le roman original, je ne peux pas vraiment parler de la qualité de l'adaptation comme j'ai pu le relever avec Les Royaumes du Nord... Mais je peux parler en ma qualité d'amatrice de bande-dessinée, ce qui n'est déjà pas mal !

J'ai découvert l'album au Salon de la BD de Roubaix de 2014, soit un an après ma découverte de Hoodoo Darlin' ! Et devinez quoi ? J'ai une fois de plus eu l'occasion de discuter avec Léonie Bischoff, ce qui fut fort appréciable ! Une fois de plus, donc, je suis allée voir l'auteur avec son nouvel album fraîchement acheté, pas encore au fait des surprises qu'il me réservait. Mais j'ai pu me laisser surprendre, à coups de grands "Oh !" et de "Ah !" en le lisant sur le trajet du retour en métro.

J'ajoute une mention spéciale pour les efforts d'écriture dans la langue d'origine !

Erica Falck, trente-cinq ans, biographe installée dans une petite ville suédoise du nom de Fjällbacka, découvre le cadavre aux poignets tailladés de son amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête, Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres –, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses sombres secrets. (Résumé du site d'Actes Sud, éditeur français du roman, un peu modifié par mes soins)

Les souvenirs d'enfance d'Erica sont très touchants.

Sur ce point-là, l'histoire est évidemment respectée à la lettre ; Erica mène l'enquête avec l'aide de Patrik, mettant son nez dans les noirs secrets des habitants de Fjällbacka alors que son enfance passée dans ce village était des plus tendres. En cherchant à comprendre ce qu'il s'est passé, elle déterre des secrets bien gardés, et parfois ceux des plus prestigieuses familles. Elle parvient notamment à avancer dans ses recherches car elle reçoit deux demandes de biographies à écrire : une de la part du mari d'Alexandra, et une autre de la part de la richissime Nelly Lorentz, femme froide et peu appréciée dans le village. Mais certains personnages parfois trop pleins de réserve ne l'aident pas à élucider tous les mystères.



Erica est en soi un personnage attachant, bien qu'elle m'agace un petit peu à savoir fourrer son nez partout sans qu'il ne lui arrive rien du tout, que ce soit face au danger ou face à la police (elle peut enquêter sans se faire remonter les bretelles, c'est pas mal quand même !). Cela dit, elle a une bonne capacité de déduction qui se couple très bien avec le talent de l'inspecteur Hedström (ami d'enfance de l'héroïne, d'ailleurs). Les deux partenaires creusent et vont de surprise en surprise au même rythme que nous, lecteurs, au final ! Et parfois, on a le droit à de beaux retournements de situation, bien que l'enquête soit très logique en définitive.

Exactement, je pense comme le monsieur a dit !

Techniquement parlant, il n'y a pas à pinailler, j'adore le travail de Léonie Bischoff. Encore une fois, on a de très belles couleurs, mais plus froides cette fois que dans Hoodoo Darlin' compte tenu du contexte. Cela dit, j'apprécie toujours autant cet effet "fusain" qui intervient dans les dessins pour caractériser les ombres, par exemple. L'expressivité des personnages est également très importante sachant qu'on est dans une histoire d'enquête, et on parvient à reconnaître la joie, la colère, l'embarras, et j'en passe, sans trop de problèmes.

J'ai beau relire cette bande-dessinée, tout en sachant qui est le tueur avant la fin, je suis toujours soufflée par la chute. J'aimerais beaucoup lire le roman original afin de voir si je réagirait de la même manière sans avoir l'image pour me couper le souffle ! Les images sont très importantes, et sans avoir lu le livre de Camilla Läckberg, il s'agit ici sans conteste d'un beau travail d'adaptation (car il n'est pas évident d'adapter un roman en bande-dessinée). L'image et le texte ne font que se compléter, ils ne se répètent jamais l'un l'autre, ce qui, de fait, n'alourdit aucunement la lecture. Je salue donc bien bas Camilla Läckberg pour cette histoire, mais aussi Olivier Bocquet et Léonie Bischoff pour ce très bon travail d'adaptation !

Le blog de Léonie Bischoff :  Leonie-B

© Bischoff, Läckberg, Bocquet,
Casterman

Fiche informative :

• Titre : La Princesse des Glaces
• Scénario : Camilla Läckberg, Olivier Bocquet
• Dessin : Léonie Bischoff
• Pages : 128
• Éditeur : Casterman
• Prix éditeur : 19,00 euros
• Année d'édition : 2014
• ISBN : 978-2-2030-7465-1