The Woods T1, par Tynion IV et Dialynas

Promenons-nous dans les bois...
Bonjour, toi !

Il est assez loin le temps où j'ai parlé d'un comic qui m'avait laissée mi-figue, mi-raisin, et depuis je n'ai parlé que d'albums qui m'ont plu d'une manière ou d'une autre (oui, je suis une fille plutôt simple). Mais vous savez aussi que j'adore acheter des nouvelles lectures sur un coup de tête, un coup de cœur, et souvent grâce au visuel d'une couverture, grâce à un nom ou un morceau de synopsis. Forcément, en procédant ainsi, il y a peu de probabilité que je tombe systématiquement sur quelque chose que j'adore. Alors aujourd'hui, on va parler de mon achat compulsif, directement lié au très beau visuel de la première de couverture, j'ai nommé : The Woods !

Le 16 octobre 2013, 437 étudiants, 52 professeurs et 24 membres du personnel de l’école préparatoire de Bay Point dans la banlieue de Milwaukee, disparaissent sans laisser de traces. À des années-lumière, bien au-delà des frontières de notre système solaire, ces 513 personnes se retrouvent au milieu d’une étrange forêt primaire. Où sont-ils ? Pour quelle raison ont-ils été amenés ici ? Les réponses seront difficiles à trouver et surtout, à croire… (Synopsis issu de la quatrième de couverture)


Voilà un synopsis fort séduisant qui m'a sans conteste attirée alors que je lorgnais sur la sublime couverture du comic. Moi qui n'avais encore officiellement aucun album édité par les éditions Ankama, je me demandais si cela valait le coup que je me lance. Par ailleurs, le style graphique de la couverture est bien plus léché que les dessins à l'intérieur de l'album, et je ne savais quoi en penser (je sais pertinemment que ce procédé est très courant, mais la différence est quand même grande !). J'ai attendu quelques temps avant de me lancer et de m'offrir le premier volume de ce comic, le doute m'envahissant.

L'histoire est complexe, et l'épaisseur de l'album n'aide en rien, car même si on a fort envie de tout lire d'une traite, il faut rester assez concentré pour bien suivre. On parle quand même d'un lycée entier propulsé sur une planète/lune inconnue, envahie d'un bestiaire coloré et dangereux ! Un nouveau lieu inconnu des personnages a de fortes chances d'être inconnu de nous, lecteurs. Aussi, le mystère reste entier tant à leurs yeux qu'aux nôtres, même si nous sommes au courant de certains évènements dont plusieurs personnages ne peuvent avoir connaissance.

Une infime partie des nombreux personnages.

Par ailleurs, ce lycée, il faut le présenter. Et la scène d'exposition est à mon sens fort expédiée, dans la mesure où les personnages principaux sont présentés à la chaîne sans possibilité de s'intéresser un tant soit peu à eux au départ. D'un autre côté, compte tenu du beau monde que le lycée contient, il est difficile de présenter chaque personnage en prenant son temps, surtout quand on découvre les évènements à venir. J'ai personnellement eu énormément de mal à m'identifier aux personnages : je trouve rarement leur réaction appropriée, et certains sont trop stéréotypés. Je me suis attachée à deux personnages en tout et pour tout, parmi tous ceux qui nous sont présentés au cours de ce premier tome (et grâce à leur passé qui est présenté en flashback !), et je trouve ça dommage...

En tout cas, force est de constater qu'il nous est plus aisé de comprendre les évènements se déroulant dans le passé, et donc sur notre planète, car ce sont des situations que nous sommes plus susceptibles de connaître. Je pense que si j'ai été aussi déboussolée dans ma lecture, c'est justement parce que c'est le but de la narration. De plus en plus d'éléments s'ajoutent au fur-et-à-mesure sans pour autant être compris par nos protagonistes, et c'est ce qui rend l'histoire complexe mais fascinante !

Une belle double-page dès le début !

À part ces réserves, l'objet-livre est superbe et soigné, et la couverture est, comme je l'ai dit plus haut, sublime et intrigante. Si les dessins sont un peu déstabilisants au départ, on s'y habitue vite et ils sont complétés par des couleurs tout à fait incroyables (en particulier celles liées à la planète/lune sur laquelle Bay Point a atterri) ! Ces correspondances de violets, de roses et de bleus sont parfois tranchées par des verts et des jaunes acides, qui renforcent cette impression de mystère complet et de confusion. Certaines pages sont totalement folles, qu'il s'agisse de grandes cases ou de pleines pages (voire double-pages), tant elles inspirent l'immensité d'un monde inconnu. Les couleurs accentuent cette impression, bien entendu, mais la composition est un plus non négligeable.

Même si j'ai été déstabilisée par plusieurs éléments inhérents à la narration (des flashbacks qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, la scène d'exposition bizarrement gérée, certaines incohérences entre deux cases qui se suivent...), ou par plusieurs personnages stéréotypés ou auxquels je ne peux m'attacher, je ne peux pas dire que l'idée d'urgence et de danger est mal introduite dans The Woods. Je salue malgré tout la diversité retrouvée chez les personnages (surtout parmi les élèves), car les auteurs nous offrent des héros aux caractères et aux physiques variés (parfois aux antipodes), avec différentes orientations sexuelles (assumées ou non), aux histoires plus ou moins creusées, plus ou moins touchantes. Le bestiaire de ce lieu inconnu est également intéressant et, la plupart des monstres étant des prédateurs, les scènes de chasse ou de violence sont très crues. Il semble qu'un univers entier ait été créé à partir de vestiges, humains ou non, et on a envie d'en savoir plus.


Au final, je ne peux être parfaitement négative sur The Woods à cause des quelques éléments qui m'ont déplu, car on retrouve un vrai travail d'écriture et de composition lié à cette histoire folle qu'est au départ la téléportation d'une école hors de la Terre. J'ai d'ailleurs omis plein d'éléments de l'histoire afin de ne pas allonger plus cet article, mais je rappelle que l'album a plus de deux cents pages à vous offrir ! J'ose espérer que les personnages seront mieux traités dans le volume suivant, et que l'histoire ne s'essoufflera pas. Quoiqu'il en soit, The Woods n'est pas de ces comics qui laissent indifférent ; il expérimente, donne à réfléchir, et va au-delà de ce vous pouvez imaginer. Je reste tout de même curieuse de lire la suite et de savoir ce qui arrive aux protagonistes, et pourquoi ils ont été amenés dans ce monde étrange.

À bientôt !


Le site de Michael Dialynas : The Wooden Crown


© Tynion IV, Dialynas, Ankama.
Fiche informative :

  • Titre : The Woods T1
  • Scénario : James Tynion iV
  • Dessin : Michael Dialynas
  • Couleurs : Josan Gonzalez
  • Pages : 244
  • Éditeur : Ankama
  • Prix éditeur : 18,90 euros
  • Année d'édition : 2016
  • ISBN : 978-2-359-10918-4

Les images contenues dans cet article sont issues de l'ouvrage dont il est question ici, à l'exception de la photographie d'introduction qui m'appartient.

Commentaires